dimanche 28 mars 2010

KAMEL BOUAKAZ


«Mon premier passage à la télé est un hasard»
Pouvez-vous raconter vos débuts en tant que comédien?
Chaque carrière a eu son démarrage. Dès mon enfance, je m’intéressais à l’art. j’ai commencé par faire du théâtre aux scouts.
J’ai interprété des petits rôles. Cela me plaisait mais il y avait des ruptures. Puis quand j’étais au CEM à Bab El Oued, les enseignants nous emmenaient au musée, au cinéma et au théâtre. Une fois nous sommes allés voir une pièce théâtrale «Galou laâreb galou». Cette pièce m’avait vraiment subjugué et marqué. J’avais quatorze ans.
A l’époque, l’Entv diffusait une émission qui s’intitulait Théâtre des amateurs. Je la suivais régulièrement. Une autre fois, l’émission a montré une troupe, qui s’appelait La Relève, fondée à Oued Koriche, le quartier où j’habitais. Je me suis présenté à son siège. C’était en 1987. Je peux dire que c’était mon vrai début dans le théâtre.

Vous avez travaillé avec cette troupe pendant combien de temps?
Je suis fidèle à cette troupe à ce jour. J’ai commencé avec de petits rôles. Par la suite, j’ai fini par avoir les premiers rôles à partir de la troisième année. Je suis devenu chef de troupe.

Vous avez jugé qu’il faillait suivre une formation, n’est-ce pas?
Effectivement, en 1998 je suis entré à l’Institut supérieur des arts dramatiques. La formation a duré quatre ans et j’ai obtenu une licence.

Cette formation a-t-elle apporté vraiment un plus au don inné que vous aviez?
Bien sûr! Le don plus la formation permettent d’obtenir un grand résultat.

Entre-temps, vous commenciez à avoir du succès auprès du public et particulièrement chez les téléspectateurs...
Quand j’étais en deuxième année, j’ai effectivement connu un succès avec les émissions Aila Haïla.

Comment avez-vous pu avoir accès à la télévision?
C’était un coup de chance. Salah m’avait appelé pour le «dépanner» dans l’émission Aïla Haïla. Un comédien avec qui il travaillait n’était pas venu ce jour-là. J’ai accepté.

Etait-ce votre premier passage à la télévision?
Dans une émission, oui. Mais les journalistes ont parlé souvent de moi dans les journaux télévisés. Aux JT de 20 heures, je passais juste après Zeroual. Une activité culturelle dans les années quatre-vingt-dix, c’était un événement national. Quand il y avait le terrorisme, je donnais des spectacles. C’était à l’époque où beaucoup de comédiens s’étaient réfugiés en France. De 1991 à ce jour, je n’ai pas cessé de me produire. Aujourd’hui, on m’interdit de mettre les pieds dans certaines infrastructures culturelles d’Alger!

Après votre passage à Aïla Haïla, comment a évolué votre parcours?
Salah a été très satisfait. C’était comme si nous avions bu à la même source. Nous travaillons dans le même esprit et avec le même but. Par la suite, nous avons partagé le petit écran à maintes reprises et dans plusieurs émissions.

Avez-vous senti le succès s’accroître?
Un critique russe a dit: «Il y a un bon artiste et il y a un artiste raté mais le public est toujours bon». Si j’étais fort, je viendrais ici et ce public ne peut pas me comprendre. Ça ne veut pas dire que le problème est en lui. Le problème est en moi. Je sens que je plais au public mais même ceux auxquels je déplais, j’ai le sentiment qu’ils sont sincères lorsque je les croise.

On ne vous voit pas beaucoup dans les téléfilms, pourquoi?
Je ne sais pas, peut-être que les réalisateurs ne me font pas confiance. Peut-être aussi que je suis pris dans le piège des sketches et des rôles comiques. Mais je maîtrise la tragédie aussi bien que la comédie.

Parlez-nous de vos projets.
Actuellement, je suis sur un projet avec un metteur en scène tunisien, Moncer Douib. Je prépare un nouveau one-man-show. Le spectacle s’intitule Malki et Zakia. Dans les prochains jours, je me rendrai en Tunisie pour poursuivre les répétitions. A la fin du mois d’avril prochain, je donnerai la générale à Alger.

Interview réalisé sur le quotidien l’expression du 28/03/2010

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